Lettre à Mon
Tempo (8)
Bonsoir Mon Tempo,
Tu vois, aujourd'hui j'ai
publié les lettres que je t'adresse comme si le facteur allait les
déposer sur Ta tombe ! Pour cela j'utilise mon ordinateur... Tu
étais habitué à entendre le bruit de mon clavier et bien que
couché sur ton tapis, tu me regardais, sachant – Toi si sage –
que cela ne servait à rien !
Qu'il ne servait à rien ni à
personne de publier sa vie sur face book ou tout autre support
virtuel !
J'en ai eu souvent le doute mais dans la solitude
qui était la nôtre, je n'ai trouvé d'autre moyen que de parler de
Toi comme de moi, que de parler de Nous à quelqu'un !
J'envie
l'endroit où tu dors ! J'envie que nous ne soyons qu'un !
J'envie le sous-bois qui t'héberge et par dessus tout j'envie d'être
couché prés de Toi. Ne plus rien lire, ne rien n'entendre, ne plus
rien savoir de personne autant que personne ne sut rien de nous
durant ces dernières années !
A qui importa t il si nous
avions de quoi manger, si nous arrivions à survivre ? A
qui ?
Alors dans ce méandre virtuel où t'évoquer n'a même
pas de résonance, où dire : « Je l'aimais de tout mon
être ! » Que reste t il à faire, qu'est-il encore à
écrire, Mon Beau Chien, plein de vie, de douceur et d'amour alors
que les gens s’entre tuent, alors que tant de « soi-disant
amis » nous ont ignorés depuis longtemps ! Alors que la
rivière qui coule sous la fenêtre de notre logis n'est plus que le
seul mot qui nous unisse encore et dont tant d'êtres n'ont jamais
entendu le son !
Mon Tempo, Mon Copain, je vais écouter ta
sagesse. Je vais fermer le web où j'étale ma vie pendant que bien
des gens ignorent – juste à leurs pieds – que des Êtres
Humains, comme Toi Mon Tempo, sont morts sans qu'ils n'aient un
regard, un mot, simplement préoccupés d'eux-même !
Mon
Tempo, Mon Copain dans mon cœur est ta vie et Ta Vie est en moi à
toujours, au de là de tout.
Plus rien, désormais, ne nous
séparera !
Alain Girard
qui écrira encore à Son
Tempo
mais dont vous ne saurez rien !!!
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Le 3 10 2015
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Lettre à Mon Tempo (9)
Lettre à Mon
Tempo (9)
Bonsoir, Mon Tempo, tu vois j'ai craqué, je
t'expliquais – dans ma dernière lettre – que j'allais quitté
le web ; j'ai réussi à supprimer face book (c'est bien ça,
hein?) mais, pour continuer de t'écrire j'ai gardé mon blog et
aussi parce que quelques personnes aiment notre correspondance, alors
pour me sentir moins seul et surtout pour parler de Toi, j' y
reprends mes publications !
Oui j'ai mangé en début
d’après-midi, mais ce soir, vois-tu, j'ai le moral dans les
chaussettes, je n'ai pas faim, je ne sais si c'est toute cette pluie
qui est tombée toute la journée, ce ciel sombre comme une écritoire
qui n'aurait plus de page blanche, comme l’obscurité qui voilait
ta tombe quand je suis allé te voir toute à l'heure, mais je n'ai
pas faim ; je n'ai d'ailleurs aucune envie hormis te sentir là,
près de moi, alors j'ai aménagé ton coin, là où tu te reposais.
J'ai mis mes plantes avec ta photo, tu aurais aimé, Toi qui mangeais
la terre dans mes pots de fleurs où, sûrement tu devais y trouver
le goût du terreau, des odeurs où je ne sais quoi ! Enfin je
vais faire une photo de ce petit coin de verdure et te la posterai
comme une carte postale.
« Il pleut dans mon cœur
Comme
il pleut sur la ville ! »
Mais vois-tu, aujourd'hui
j'ai pu lire – sur un blog – un bel hommage rendu à Tous Les
Labradors ;
cela m'a beaucoup ému et a réveillé en moi
tout ce que tu fus ; un Compagnon près à tout pour son maître,
toujours attentif et venant vers moi dès que tu me sentais déprimé.
Tu sentais tout, rien n'avait pour Toi d’incompréhension, Tu
savais mes extravagances comme mes douceurs, Tu savais mes pas de
travers autant que tu préférais – bien sûr – l’apaisement
qu'il m'arrivait d'avoir dans mon cœur ! Je vais t'envoyer le
lien où tu pourras découvrir d'autres chiens dont tu aurais pu être
l'Ami.
Vois-tu, cette personne s'appelle Fanfan ! Je sais
cela ne te dis rien ! Pourtant, Mon Tempo, c'est le surnom que
l'on donna à ma sœur Françoise qui – elle aussi m'a quitté –
pour la nuit des temps !
Lorsque tu iras sur cette page, je
sais, que tu seras près à jouer, à te jeter dans la mer comme tu
le fis dans l'Allier et aussi à faire quelques blagues : courir
après un ballon, chiper les tongs d'un baigneur et – pour sûr –
s'il y a un petit casse-croûte qui traîne, t'en déguster !
Voici
le lien de Fanfan :
http://fanfan76.vefblog.net/147.html#NOS_CHERS_FIDELES
Mon Pépère,
notre petit logis est vide de Toi ! Quoique je regarde, quoique
j’entende, quoique la vie veuille – à tout prix – que ses
lieux dits m'interpellent, il n'y a que Toi et ton profond regard
humain qui pourrait me faire tenir debout... comme tu l'as fait, avec
toute ta vigueur, toute ton énergie, tout ce que tu m'as donné
comme un bonheur plein de sagesse !
Je t'embrasse, Mon Tempo,
je vais essayer de ne pas faire de conneries !
Alain
Girard
Le 5 10 2015
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Lettre à Mon
Tempo (10)
Et bien, vois-tu, Mon Chien je viens de perdre
une heure à rétablir l'électricité dans notre petit logis !
Va t en savoir pourquoi les ampoules électriques grillent – tu te
souviens – on était dans le noir, je sortais ma lampe électrique
à fin de rétablir un peu de lumière, mais c'est toujours pareil
depuis que tu es parti et comme tu l'avais compris, on pouvait bien
crever, tout le monde s'en fichait !
Alors les ampoules
grillent, les unes après les autres ; je ne sais même pas si
demain j'y verrai clair pour me raser comme j’eus tant de mal à te
rassurer lorsque je devais grimper sur un escabeau pour bricoler tout
ça ! Tu t'inquiétais ! Tu me regardais ! Mais c'est
Toi, Mon Tempo qui me donna le courage pour tout cela.
Toi, tu
avais compris dès le départ que nous étions logés dans un taudis
mais la seule chose qui t'importait, restait celle d'être avec moi
que soit la lumière inutilisable ou le jour qui ne sut se
lever !
Mon Pépère dans tout ce deuil de notre vie, là où
nulle main n'a de geste envers nous, là où – par bien des soirs –
j'ai envie de tout plaquer, là où maintenant – sans Toi – je ne
sais plus me battre contre toute adversité, là où seule la nuit
m'attire vers ta tombe, là où je vais aller pour trouver un peu
d'affection, Mon Tempo, toutes mes lettres ont le goût d'un bon
croûton de pain...
Tu me donnais la patte, la gauche, la droite
et je te donnais ce croûton de pain. Crois-tu qu'il est des Êtres
qui aiment les croûtons de pain ? Ah oui – tu fais bien de me
le rappeler – Les S.D.F.
Le 6 10 2015
Copyright. Tous
Droits Réservés.
Alain Girard
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Lettre à Mon
Tempo (11)
Bonsoir, Mon Tempo,
Le froid qui suit
l'automne vient de tomber, tu sais comme lorsque l'on tombe à genoux
pour un oui, pour un non, parce que l'on n'est peu aux regards des
autres, puisque pour chacun importe peu son prochain sous le ciel des
déconvenues! J'ai rallumé le chauffage parce que je ne voudrai pas
que mes guitares prennent froid... Je n'ai plus qu'Elles à
réchauffer !
Je ne sais pas si je passerai l'hiver ;
déjà l'hiver dernier je me posais la question mais tu étais là
aussi je résistais, je savais combien pour Toi l'hiver importait
peu. Tu te roulais dans la neige, heureux, tout beau, tout propre,
tout plein de vie !
Mon Tempo, comme je ne sais plus me lever
le matin, comme je n'arrive plus à me coucher le soir, j'écris des
poèmes ou publie des chansons sur mon blog.... cela n'a pas de sens,
cela est sans lieu-dit ! C'est une façon de ne pas mourir tout
à fait !
Mon Tempo, l'hiver va geler sur ta tombe. Un matin
je verrai le givre blanc couché sur l'herbe verte, je serai
emmitouflé dans mes vêtements de fortune, ceux que j'avais à peine
le temps d'enfiler lorsque tu voulais aller voir la neige ! Je
serai emmitouflé avec les yeux que fait couler le froid, je
regarderai ta tombe blanche, je lèverai mes yeux au ciel plus blanc
que le blanc de la nuit et, d'un pas lent, comme une étoile qui
s'endort je remonterai l'escalier que nous montions ensemble, avec
ses marches en bois pourri, je m’assoirai près de toi ; tu te
coucheras sur ton tapis, près du radiateur et, bien que soufrant de
ne savoir si je t'ai assez aimé, ton regard me dira : « allez
tout va bien ! »
Le 15 10 2015
Alain
Girard
Copyright. Tous Droits Réservés.
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Lettre à Mon
Tempo (12)
Bonsoir Mon Tempo,
j'ai bien reçu
la feuille morte que tu as déposée dans ma boite aux lettres. C'est
une très jolie feuille d'automne pleine de couleurs avec, déjà, la
brûlure des premiers froids. Je la mettrai sous verre comme la photo
magnifique de ta jolie gueule que j'ai collée sur mon réfrigérateur
sous celle de mes filles !
Mon Tempo, tu sais tout ne vas pas
tout seul depuis ton départ, je suis confronté à des gens qui n'en
veulent qu'à mes trois sous. Les trois sous dont Toi et moi savions
nous contenter pour avoir chaque jour de quoi remplir ta gamelle et –
un petit peu – mon assiette !
Non, cela ne va pas tout
seul ! Tu te souviens de ces gens de century21 de Provins (je
t'en avais parlé!) ils me réclamaient rien de plus que 1600
euros !!! Je me suis battu, Mon Tempo, pour qu'aujourd'hui ces
pauvres erres reconnaissent que je ne leur dois que quelques 260
euros... Crois-tu, Mon Chien, que cela est possible ? Au bout du
compte, vois-tu, j'ai régler la somme à fin d'avoir la conscience
tranquille, mais je ne l'aurai fait si tu étais là car aujourd'hui
je suis bien obligé de manger des pommes de terre tous les
jours !
Ah je sais bien que tu aimes les pommes de terre et
que cela, pour Toi, n'eut été un problème car ce que tu aimais le
plus c'était que nous soyons ensemble, que nous allions nous
promener, que tu rencontras – dans le sous-bois – quelques
petites copines dont tu aurais aimé faire « ton affaire »
parce que tu étais un mâle !
Je me souviens d'un soir où
je t'ai laissé sortir sans moi... Je savais bien que tu reviendrais
devant la porte. Il ne fut pas longtemps avant que tu ne reviennes...
Tu t'écroulas sur le tapis... comme un homme s'effondre, espérant
avoir donné à sa compagne, de la tendresse et la jouissance qu'elle
espérait !
A présent, Mon Tempo, je sais que tu ne
reviendras plus devant la porte... Mais je suis heureux que tu aies
connu ce bonheur là !
Je voulais te dire aussi, Mon
Tempo,que j'ai rouvert ma page « Face Book » (je sais tu
n'aimes pas cela) ! Je sais !
Mon chien, comprends
moi, il reste dans notre logis que le vide que tu as laissé, cette
chose insupportable, ainsi – pour autant – je veux pouvoir faire
connaître et dénoncer Ceux ( les Century21) qui m'acculent dans mes
derniers retranchements !
Mon Pépère, envoie-moi
d'autre feuille morte comme chaque soir je vais me réfugier sur ta
tombe où nous sommes heureux de nous retrouver !
Alain
Girard
Le 17 10 2015
Copyright. Tous Droits Réservés.
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à suivre... outre les poèmes que j'ai écrit pour Lui
Alain Girard
Copyright. Tous Droits Réservés.
Commentaires
Merci Fanfan!
votre attention et votre gentillesse
m'oblige! Mais je me prépare à le rejoindre... Ici bas - pour moi - rien n'a plus d'importance!
recevez les mots qu'en l'instant je ne peux pas écrire!
MERCI pour tout!
Alain
fanfan de nouveau, je viens de lire votre dernière lettre et de parcourir, de nouveau, toutes les autres, écrites avec tout votre coeur.
Sincères amitiés, fanfan