Mes premières Lettres à Mon TEMPO!
LETTRE
A MON TEMPO
nouvelle
Alain
Girard
2015
Lettre
à Mon Tempo.
Si tu savais Mon Chien combien je suis
défait, éteint et c'est peu dire, combien j'ai mal en moi de Toi
qui m'a quitté ! Je n'ai plus de matin et ni même de soir !
Je passe mes journées dans notre vieux logis où Tu m'appelais de
tes vœux, de tes façons de dire : »Bonjour »,
avec, à l'abord de mon lit de tes grands yeux dès le matin cette
affection qui disait : « viens... ! » Tu
disais : viens ! Je me levais qu'importait le jour et son
heure, on se préparait … vite, vite pour aller voir, dehors, les
fleurs !
Mais avant tout tu attendais ton premier repas,
sage, assis, ;j'ouvrais la fenêtre pour voir s'il faisait beau
ou s'il pleuvait ! Nous descendions l'escalier et si quelqu'un
nous y croisait, tu lui faisais la fête... avec ta petite gueule de
Gavroche ! Beaucoup avaient peur de Toi car ils ignoraient ce
qu'est un Labrador, mais musclé comme tu l'étais et vif plus vif
que le vent, ils te regardaient de loin...
J' 'étais fier de
Toi car tu savais tout éviter... La chienne qui aboyait de loin
lorsque Toi et moi marchions en paix, si je l'ignorai c'est Toi qui
m'appris cela... Tu n'aboyais pas, tu allais tranquillement lever la
patte sur un buisson, puis nous prenions le chemin du bois,.
Selon
les saisons nous y restions plus ou moins longtemps. Il arrivait que
cette chienne, nous croisa.
Tu allais vers elle, tu collais ton
museau au sien... Cela durait quelques secondes et d'un coup elle
essayait de te mordre, mais Toi Tempo aussi vif que pacifique, tu
détournais ta tête dans un éclair imprévisible et durant ces
quatre ans que nous avons passés ici tous les deux, jamais elle ne
put te toucher.
Tu vois, Mon Tempo, tu m'as appris bien des
choses et plus que cela Tu as été à chaque heure du jour attentif
à mes gestes ! Tu savais m'attendre quand je me levais tard...
Mais pour Toi que n'aurai-je fais, si ce n'est – même ma décadence
– être là pour Toi !
Mon Tempo, mon cher copain, rien ne
te remplacera.... Et dans notre logis je t'entend la nuit lorsque tu
te retournes sur ton tapis, je te vois lorsque je sors de ma chambre,
lorsque j'entre dans la cuisine et que – plus que Ton ombre – Tu
es là qui m'attend pour … Vivre !
Ne t'inquiètes pas,
mon pépère, bientôt nous serons réunis dans le jardin d'aimer et
nous pourrons nous embrasser, ton museau sur ma bouche !
Le
10 09 2015
Alain Girard
Copyright.
Lettre
à Mon Tempo (2)
Cela fait presque une heure que je tourne
en rond ; je suis allé te voir dans le sous-bois et depuis je
ne sais quoi faire ! Avant, lorsque nous rentrions de promenade,
je préparais tes repas pour le lendemain, toujours dans la plus
grosse casserole je faisais cuire tes pattes, ton riz, ta viande et
tu étais là à guetter si la moindre patte tombait à côté de la
casserole !!! Tu te jetais dessus comme un loup affamé...
Quelle rigolade ! Le plus drôle c'est lorsqu'une patte tombait
sous un meuble, tu te mettais à plat ventre devant, la tête glissée
sous le meuble, mais ta grosse tête ne passait pas alors tu restais
ainsi. Il fallait que ce soit moi qui aille la chercher, ça tu
l'avais compris, alors tu te reculais, tu attendais que je me mette à
plat ventre pour attraper l'objet de ta convoitise ! Si
quelqu'un nous avait vu, je crois qu'il aurait bien rigolé !
Évidemment pendant ce temps là, la casserole débordait, je me
précipitais pour enlever la casserole du feu et éponger les dégâts,
Toi, tu me regardais avec ton air coquin, sagement assis au beau
milieu de la cuisine ! Tu devais te dire : « qu'est-ce
qu'il fiche encore ? »
J'ai toujours lu dans tes yeux,
j'ai toujours – je crois – senti ce que tu attendais, ce que tu
espérais ! Mais le plus fou dans tout cela c'est que, sans la
parole, tu savais tout me faire comprendre et tu savais tout ce que
signifiaient mes gestes. Rien ne t'échappait, les pas dans
l'escalier que je n'entendais pas, c'est toi qui, venant vers moi
d'un coup de tête dans un bras, me disais : « T'as
entendu ? Ça va, C'est bon ? Pas de souci ? On bouge
pas ? » Alors je te caressais la tête et tranquillement
tu retournais sur ton tapis.
Tu avais appris, par l'odorat, à
savoir qui montait ou qui descendait l'escalier qui mène chez nous.
Bien sûr si quelqu'un frappait à la porte, là, tu aboyais et ta
grosse voix en a dissuadé plus d'un. Je te disais : « Tempo
reste ! » Tu t'asseyais au milieu de la cuisine. J'ouvrai
la porte, tout en pointant un doigt vers Toi, ainsi tu ne bougeais
plus... Par contre, à l'inverse tu savais que, même t'ayant indiqué
d'attendre, si la personne qui avait frappé n'avait pas de bonnes
intentions en vers nous tu continuais d'aboyer ainsi je savais que,
même souriante et polie cette personne avait de mauvaises
intentions !
Il y a eu ce jeune homme qui venait, à chaque
fin de mois, me demander de le dépanner d'un peu de tabac ; tu
aboyais si fort qu'il mettait ses mains sur ses oreilles. Je lui
donnais du tabac et refermais vite la porte, là tu n'aboyais plus !
Pendant
un temps il y a eu le facteur mais rapidement – pourquoi ? -
Toi seul le sais, tu acceptas son passage. Par contre lorsque c'était
le propriétaire avec un ouvrier qui venaient réparer ce qui se
dégradait chez nous, là je ne pouvais te calmer ! S'ils
passaient deux heures à bricoler dans notre chez nous, tu ne cessais
d'aboyer ; j'avais beau utiliser toutes les méthodes même le
croûton de pain que tu aimais tant, rien n'y faisait... Tu sentais
combien ces gens étaient faux, combien ils se moquaient de nous,
combien leur présence était négative ! Ainsi, d'ailleurs, tu
ne faisais que confirmer ce que j'avais compris préalablement !
Mais Toi, tu le disais de ta grosse voix sans la moindre crainte
alors que moi je me taisais espérant qu'ils partent au plus
vite !
Aujourd'hui si l'on frappe à ma porte, je ne réponds
plus, je n'ouvre pas car Tu n'es plus là pour me dire :
« Oui, c'est bon ! » ou bien « Laisses
tomber ! »
Toi et moi avons partagé de bien belles
choses ! Ton regard me manque ! Il n'est pas un jour où je
ne sente ton odeur, pas un jour où je ne vois le vide immense où –
Tous-Les-Deux – oubliés de tous, Nous sommes restés l'un à
l'autre fidèles et, l'un pour l'autre en vie !
Alain
Girard
Le 19 09 2015
Lettre
à Mon Tempo (3)
Comme nous sommes restés l'Un pour
l'Autre en vie, j'ai quand même mangé ce soir. Mais cette date, ce
19.09.2015 m'a pourchassé toute la journée. Il y a un mois (doit-on
dire déjà?) jour pour jour, tu es parti, tu t'es éteint dans mes
bras.
J'avais
glissé un coussin sous ta tête, tu étais étendu sur ton tapis,
épuisé,. J'étais agenouillé près de Toi, je te caressais
doucement, je surveillais ta respiration, je ne pensais plus, je
n'existais plus.
Lyne a téléphoné juste avant. Je lui ai
expliqué, tant bien que mal, ce qui se passait. Elle s'est mise a
pleuré telles mes larmes qui brûlaient mon visage. Je lui ai dit :
« je raccroche... Tempo expire ! »
J'ai posé ma
main sur ta poitrine pour sentir tes poumons, j'ai caressée ta tête
lentement, doucement... Tu as eu une première expiration (je te
caressais)... puis une seconde plus courte (je ne voyais que tes yeux
ouverts dans le vide).... Je te caressais, je te caressais, je te
caressais... puis une petite expiration et là... je sentis tes
poumons sans mouvement... j'ai posé ma main sur ton cœur... Il ne
battait plus... Je suis resté figé ! Je ne savais plus où
j'étais ! Je refusais, je refusais... Je ne pouvais croire que
Toi, Mon Tempo, Tu venais de t'endormir pour toujours...
J'ignore
combien de temps je suis resté là à te regarder, mais j'ai eu le
réflexe (sûrement conditionné) de regarder l'heure... Je voulais
savoir à quelle heure tu avais quitté ce monde... Il était
16h30...
Mon Tempo, si dans ma vie j'ai connu bien des douleurs,
aucune ne fut aussi terrible que de te voir mourir, rien ne m'a
jamais autant fait souffrir que tes yeux grands yeux ouverts comme si
Tu regardais la vie alors que c'est la mort qui t'emportait...
Puis
j'ai rappelé Lyne... En pleurant j'ai réussi à dire : « c'est
fini ! » …
Tu vois, Mon Tempo, même au moment de
ton départ tu nous a réunis, elle et moi, comme le jour où nous
sommes allés t'adopter quand tu avais deux mois et demi !
En
ces jours, vu qu'il fait plus froid, j'aurai étendu dans la cuisine
le grand tapis que Lyne nous a donné. Cela juste pour Toi à fin que
tu puisses t'y coucher, isolé du carrelage et – comme tu le
faisais - tu aurais choisi ton coin pour la nuit. D'ailleurs tu
savais fort bien passer de ta couche à ce tapis pendant la nuit
selon ton goût !
Le tapis est enroulé derrière ma porte
de chambre. Cette année je ne le déroulerai pas...
Mon Tempo,
il faut que tu tiennes le coup, là où tu es car c'est là et là
seulement que je veux aller !
Le 19 09 2015
Alain
Girard
Copyright. Tous Droits Réservés.
Lettre
à Mon Tempo (4)
J'ai bien reçu ta lettre, Mon Tempo !
Je sais que c'est le vent de la nuit qui l'a glissée sous ma porte !
Je lis et je relis où tes pattes mouillées ont imprégné la
feuille comme des traces noires ineffaçables, et j'entends tout ce
que j'aime de Toi.
L'empreinte que tu laisses lorsque tu es
heureux, celle – dans l'escalier – lorsque nous revenions de
promenade et que la terre du sous-bois s'était collée sous nos
pieds ! Les gens disaient que nous salissions tout... Les gens,
Tu le savais, ne nous aimaient pas trop... A présent, comme tu le
dis, nous ne laissons plus de trace dans l'escalier. Cela te fait
rire, tu penses : « Ils n'aboieront plus contre nous ! »
C'est vrai, autant tu étais calme et savait tout discerner, autant
ces gens auraient fini par nous mordre !
Ta lettre est un
magnifique dessin où je perçois chacun des coussins de tes pattes,
surtout celles de devant ! J'ignorai que tu étais autant
gaucher que droitier bien que, lorsque je te disais : « Tempo,
donne la patte » en te tendant une main, tu donnais toujours la
patte vers la main qui t'étais tendue, une fois la gauche, une fois
la droite.
Le plus exquis de cela c'est que tu le faisais en me
regardant droit dans les yeux car Toi, Mon Tempo, tu regardais
toujours, qui que ce soit, droit dans les yeux différemment des
êtres humains qui se détournent les uns des autres, certains même
préférant regarder leurs chaussures !
Ce qui m'attriste,
vois-tu, c'est que rares furent les êtres humains qui perçurent ou
comprirent combien tu étais bon, combien s'approcher de Toi était
un bonheur ! Bien sûr il y a eu Lyne, mais qui d'autre,
dis-moi !
Mais à te lire, je comprends qu'il ne convient
pas de les nommer car ta sagesse est plus grande que la mienne !
Tu as toujours su me dire « arrêtes-toi là ! » Tu
as toujours su que mes souffrances ne m'autorisaient pas à déverser
ma verve comme un aboiement, Toi qui n'aboyait qu'en cas de danger
réel. Toi, Mon Tempo, plein de sagesse et d'amour, Toi qui –
toujours – chercha partout comment donner de l'amour !
Ta
lettre me touche profondément et – tel que tu me connais – outre
mes blessures, mes maladies et mon immense difficulté à vivre, je
t'écouterai, je t'obéirai et s'il vient un jour où ce soit Toi qui
me demande de te donner la patte, je le ferai !
J'espère que
le vent de la nuit glissera encore tes lettres sous ma
porte !
….
Le 20 09 2015
Alain
Girard
Copyright. Tous Droits Réservés.
Lettre
à Mon Tempo (5)
Je n'arrive plus à me lever, Mon Tempo,
depuis que tu es parti. Je laisse les doubles rideaux fermés à fin
qu'aucun jour ne vienne me rappeler que tu n'es plus là. D'ailleurs
je ne sais même plus aller me coucher ! Je prie Dieu qu'aucun
imbécile ne vienne frapper à la porte, je veux rester seul avec
Toi !
Je t'ai trouvé un petit copain, il s'appelle :
Zizou. Tu sais, il a l'air coquin... Oui je sais, Tu sais ! Mais
c'est la nuit et je suis là écoutant le bruit de la rivière qui
coule sous la fenêtre, tu sais la rivière qui tu aimais entendre
lorsque je laissais la fenêtre de la cuisine ouverte et que tu
tendais ton museau pour renifler les canards qui pataugeaient
allègrement... Là, tu voulais sortir... Tu savais le bon gibier
vers lequel tu plongerais, histoire de les voir s'envoler car je ne
t'ai jamais dressé pour la chasse, loin de là, mais tu aimais l'eau
et t'amusais de les voir s'envoler dans cette liberté fabuleuse et
la magnifique beauté de leurs battements d'ailes !
Alors
nous restions assis sur la marche devant la rivière. Un jour, borné
que j'étais, je voulus que tu viennes dans l'eau. Pour te mettre en
confiance j'y allais le premier, retroussant mes jambes de pantalon.
A cette époque ta laisse avait cinq mètres de long, aussi tu
pouvais bien faire les choses à ton goût ! Et d'ailleurs tu ne
t'en privas pas, tu préféras, je ne sais quelque odeur du
sous-bois, tu partis d'un bon, moi dans la rivière je m'étalais...
Plouf le maître, plouf le gros malin... Bien sûr, te rappelant :
TEMPO, viens... TEMPO, viens, tu revenais, sentant que j'étais mal
en point... C'est clair j'avais pris mon bain de minuit des pieds
jusqu'à la tête ; Toi, tu étais assis et me regardais sortir
de l'eau, tant bien que mal... mais tu m'attendais au bout de tes
cinq mètres de cordes...
Ce soir là, nous sommes rentrés, Toi
tout pépère et moi tout mouillé !
C'est un peu la même
image que celle où Tu nageas dans l'Allier, tu sais lorsque nous
vivions en Auvergne. Un jour avec Lyne nous sommes allés
pique-niquer au bord de l'eau. J'ignorais combien tu pouvais nager
puissamment, loin et avec plein de bonheur ; c'est pourquoi
j'allais dans l'eau avec Toi sans te laisser toute liberté... Il y
avait des pêcheurs, alentours. Cette fois là encore je suis
ressortir tout mouillé et Toi tu te secouas allègrement, histoire,
d'arroser tout le monde et te fis dorer au soleil.
Plus beau et
plus bon que Toi, je n'ai jamais connu personne !
À
suivre
...
Alain Girard
le 22 09 2015
Lettre
à Mon Tempo (6)
Bonsoir, Mon
Tempo !
Je suis allé dans le sous-bois, le soleil
éclairait ta tombe car je suis incapable de te réchauffer. Au
travers des branches d'arbres , depuis ce soleil couchant, j'ai
déposé sur Toi quelques feuilles vertes que la nature laisse encore
pousser ; quelques feuilles vertes comme des reines marguerites,
comme toutes les fleurs de la vie pour te couvrir de douceur !
La rivière n'a pas cessé son chant et – comme je te le disais
– les canards pataugent allègrement ! Tu aurais été là,
nous aurions ri ! Mais j'ai peine à vivre, Mon Tempo, depuis
qu'il ne me reste de Toi que ce coin de terre dont j'ai gravé dans
ma mémoire ta dépouille enrobée des tissus dont j'avais couvert
ton tapis !
Lorsque ton si beau regard s'éteignit dans le
vide de tous les temps, je t'ai enveloppé de ces tissus sur lesquels
tu aimais te coucher. Ils étaient tous couverts de fleurs. Ils
étaient tous bien doux et Toi, Mon Tempo, tu sais comme je les
lavais régulièrement à fin que ta couche soit propre et que tu te
plus à y dormir.
Je sais, au fond de moi, que tu es enrobé de
fleurs, que chacune d'elle te caresse ! Je sais que, sur Toi,
j'ai posé ce beau tissus fleuri que Lyne t'avait envoyé par la
poste. Ce beau tissus, jamais tu ne le déchiras, je t'en ai
recouvert , puis j'ai repris la pelle qui avait creusé le trou
où tu dors et, doucement, lentement, je t'ai recouvert de cette
belle terre noire du sous-bois où nous allions tous les deux... Je
pleurais, je versais la terre sur Toi... Le soleil s'était éteint.
Le vent se tut. J'étais épuisé. Je remontais dans notre logis et
comme tu n'étais pas là, je me demandais pourquoi ?
Je me
suis assis ! J'ignorai tout du jour et de la nuit et je
regardais, béatement , le coin de la cuisine où tu te couchais
chaque soir ! Tu n'étais pas là... Je ne réalisais pas ce qui
venait de se passer. Je restais, immergé dans la douleur et
l'incompréhension ! J'étais, Mon Tempo, fatigué de toute
cette vie qui nous met à mort ; cette vie épuisante et qui t'a
emmené – injustement – vers l'au-delà.
Lorsque nous serons
ensemble le soleil sera brûlant, le vent chantera et nous laisserons
les canards patauger allègrement.
Mon Tempo, tu es partout dans
moi !
Le 23 09 2015
Copyright. Tous Droits
Réservés.
Alain Girard
Lettre
à Mon Tempo (7)
Bonsoir, Mon Tempo ! Je reviens du
sous-bois où tu dors car c'est l'heure où nous allions faire notre
promenade du soir. Il fait nettement moins chaud, c'est comme si le
soleil avait froid depuis que tu es parti ! J'ai regardé la
terre et les feuillages qui te recouvrent tel le manteau que la
nature t'a offert, puis je t'ai parlé de Lyne ! Elle voulait
que je te fasse un petit coucou. Je sais que tu m'as écouté car tu
aimais beaucoup Lyne ! Elle savait s'occuper de Toi, même si tu
lui piquais ses coussins et ses chaussons ! Elle te couvrait de
caresses et surtout te parlait. Je me souviens de ton regard quand
Lyne te parlait ! Tu t'asseyais, tu la regardais droit dans les
yeux – de ton regard franc et doux – moi je me faisais tout
petit, vous laissant discuter en paix !
Lyne voulait
absolument te brosser pour que tu sois encore plus beau ! Je me
faisais encore plus petit car tu n'acceptais d'être brosser que par
Lyne !
Tu te couchais sur le dos, soumis, et te laissais
faire ! Alors, après cette petite toilette tu avais droit à un
bon croûton de pain ! Tu te secouais et allais t'asseoir devant
la porte ce qui voulait dire : « je veux sortir ! »
Le jardin permettait que tu sortes en toute liberté et là tu
piquais un cent mètres à vive allure, jusqu'au moment où, libéré
de ton stress, tu revenais vers ta grande gamelle d'eau pour étancher
ta soif !
Durant ces années là, Mon Tempo, je sais que tu
fus heureux, je sais qu'elles étaient tes habitudes, tes souhaits et
tes attentes comme lorsque nous nous préparions – Lyne et moi –
pour un voyage, de petites vacances à la mer où rien qu'un
déplacement en ville.
Tu voulais être le premier dans la
voiture... Si non tu nous empêchais d'y mettre ce que nous voulions
emmener. Tu craignais qu'on te laissa ! Alors on ouvrait une
portière de la voiture et d'un bon tu t'asseyais sur le siège
arrière, sage, attentif, attendant une seule chose : c'est que
la voiture démarra !
Ta tête touchait le plafond de la
voiture. Lorsque l'on s'arrêtait à un feu rouge, tu regardais par
la vitre les personnes, dans leur véhicule, et j'en ai vu plus d'un
sourire en te voyant avec Ta Belle Gueule de Labrador, et ton regard
plein de joie !
Ce soir, dans mon petit logis où nous
vivions tous les deux, depuis quatre ans, je n'ai pas encore allumé
le chauffage bien qu'il y fasse froid mais si tu étais là, j'aurai
étendu ton grand tapis, j'aurai mis un radiateur en marche pour la
nuit, tu te serais couché contre le radiateur et j'aurai su que tu
étais bien au chaud, que tout allait bien pour Toi!
à suivre...